Arête Forbes au Chardonnet

lever de soleil sur l’arête…

En ce début juillet 2023, les conditions pour la sérieuse arête Forbes au Chardonnet (course cotée AD) semblent parfaites! On décide avec Maïlys d’aller vérifier cela de plus près.

Afin de bien s’échauffer et de profiter de la montagne au maximum, Maïlys insiste pour que nous partions à pied depuis le Tour: on laissera donc les remontées mécaniques aux « touristes ». Beau geste éthique, surtout avec un pass Mont Blanc Unlimited en poche!

Effectivement nous rejoignons le refuge en 2h30 avec partage de la corde à la montée. NB pour les amis belges: non nous n’avons pas coupé la corde en 2 🙂

Arrivés au refuge, je me rends compte que mes crampons sont toujours montés en mode « automatiques »…alors que mon chaussures sont conçues pour des semi. Heureusement le gardien peut me dépanner, ça sera l’occasion de tester les crampons Simond et nous en auront bien besoin demain!

Rdv est donné à 2h30 pour le petit déj. Dans cette course mixte, respecter l’horaire est indispensable.

La nuit est magnifique. Nous sommes quasiment seuls sur le glacier du tour et grâce à la pleine Lune nous pouvons régulièrement éteindre nos frontales. J’adore marcher de nuit sans lampe, simplement éclairés par la Lune.

Au bout d’une bonne heure d’approche débonnaire, nous rejoignons le début des difficultés au pied de « la bosse »….et aussi 3 autres cordées parties du Trient côté Suisse! Adieu la solitude…ceci dit nous avançons tous au même rythme, donc pas de soucis.

La remontée vers l’arête proprement dite est longue, raide et très exposée: 450 m de dénivelée de pente entre 35 et 55°, heureusement en excellentes conditions. La glace effleure seulement sur quelques mètres au niveau du bombé de « la bosse ». Cramponnage parfait exigé!

C’est vraiment de toute beauté…sans aucun doute les moments les plus esthétiques de la saison avec le soleil qui se lève.

Nous démarrons l’arête rocheuse vers 6h. La grimpe n’est pas simple et physique, pas mal de « pas de blocs » à réaliser crampons aux pieds. Des montées, des descentes, des traversées dans un terrain mixte ponctuent notre parcours jusqu’au sommet que nous atteignons vers 8h30: l’horaire est tenu!

Comme d’habitude lorsque le temps le permet, nous profitons longuement du sommet bien effilé et de la magnifique vue sur les faces Nord de l’Aiguille d’Argentière, des Droites, de l’Aiguille Verte et du Mont Blanc. Vers l’Est c’est le Cervin et les 4000 du Valais complètent le panorama.

Maintenant « plus qu’à » descendre! Les conditions sont toujours excellentes avec de bonnes marches dans la neige bien dure, mais désescalader un couloir de neige à 40° ne laisse aucune place à l’approximation. Concentration maximale requise!

Un petit rappel, une désescalade, un passage de rimaye avec l’atteinte du relais un peu « tricky » et nous voilà sur le glacier….Mais pas complétement détendus pour autant. Quelques pont de neige sont vraiment impressionnants et nous sommes contents qu’il ne soit que 10h30 du matin quand nous les franchissons.

C’est peu avant midi que la boucle est bouclée avec le retour au refuge. Vraiment une course majeure sur un sommet inédit pour nous deux!

Après l’aiguille du Tour, le Peigne, le Cervin et d’autres…encore une belle ascension avec Maïlys et bravo à toi pour nous avoir permis de tenir l’horaire!

(A la descente nous nous offrons le luxe de faire quelques centaines de mètres en télésiège mais chuuuut.)

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